| Accueil >> Sermons perdus

Les évêques ontariens seront-ils disputés par le Pape? Certains l'espèrent.

Logo de LifeSiteNews.com

LifeSiteNews expose les raisons pour lesquelles les catholiques fidèles au Pape espèrent de telles remontrances

Par Steve Jalsevac et Hilary White, LifeSiteNews.com. Reproduit avec permission (Voir ci-bas).

Tout ne va pas très bien avec l'Église Canadienne

TORONTO, 2 août 2006 (LifeSiteNews.com) - Le Toronto Star, le quotidien canadien au plus grand tirage, a publié un article daté du 3 août, «Les évêques s'attendent à des remontrances du Pape», qui a reçu une attention internationale. L'article sous-entend que les évêques canadiens sont perçus par le Vatican, sous la papauté de Benoît XVI, comme ayant négligé leur devoir d'évangéliser un Canada de plus en plus paganisé.

Les évêques de l'Ontario sont attendus à Rome pour leur visite «ad limina», ces rencontres quinquennales entre le Pape et les évêques de partout dans le monde. Stuart Laidlaw du Star dit que les évêques s'attendent à subir des pressions de la part de Benoît XVI, pour plus d'évangélisation, et disputés pour le sécularisme croissant à l'intérieur de l'Église et au pays.

Le Star cite le président de la Conférence des évêques catholiques de l'Ontario (OCCB), Richard Smith, qui dit qu'«il ne serait pas surpris» si le Pape devait parler du thème du sécularisme. Smith, toutefois, reprend la rengaine habituelle des évêques canadiens en balayant du revers de la main toute suggestion qu'il y aurait de sérieux problèmes à l'intérieur de l'Église elle-même.

«C'est quelque chose qui fait aussi partie de notre réalité ontarienne», a dit Smith au Star. «Dans l'Église il y a plusieurs fidèles qui aiment l'Église et qui sont profondément engagés. Mais, c'est la société en général qui tend vers une mentalité de sécularisme».

Le Star a cité la remontrance aux évêques des maritimes au printemps durant leur visite ad limina, concernant le besoin d'évangéliser et les dangers du sécularisme canadien envahissant, un énoncé qui a été perçu par la presse comme étant une raclée publique.

Malgré l'affirmation fade de Monseigneur Smith, selon laquelle tout va bien avec le catholicisme canadien, des événements récents pointent vers une conclusion très différente. Dans ses déclarations, ses actions et ses omissions, l'institution catholique canadienne s'est montrée une des plus sécularisée au monde. L'indifférence ou même l'hostilité des chefs catholiques canadiens, vis-à-vis les enseignements de l'Église, surtout concernant la vie et la famille, est une évidence pour les catholiques canadiens fidèles au Pape.

Des prêtres et religieux dissidents appuient ouvertement «l'homosexualité»

En janvier 2006, une lettre publiée par la Conférence Religieuse Canadienne, l'organisme représentant les moniales et moines, religieuses et religieux, ainsi que les prêtres de 230 ordres religieux, a révélé un rejet profond par ces ordres des enseignements moraux de l'Église ainsi que le refus de l'interdiction de l'ordination des femmes. La lettre demandait aux évêques, durant leur préparation de leur visite ad limina à Rome, de considérer une plus grande ouverture [CRC Letter] aux attirances homosexuelles, au divorce, à la contraception et même au suicide assisté.

Même si la lettre sous-entendait que les catholiques canadiens devraient se séparer de l'autorité du Magistère de l'Église, aucun membre de l'épiscopat canadien n'a réprimandé publiquement cet organisme, ni réfuté de manière solide leur document. «Nous regrettons», disait la lettre de la CRC, «l'alignement inconditionnel de notre Église avec les directives provenant de Rome».

Trois mois après la publication de la lettre, et trois jours après qu'elle ait été rendue publique par LifeSiteNews.com, deux Cardinaux québécois, Jean-Claude Turcotte de Montréal et Marc Ouellet de Québec, ont exprimé un certain désaccord avec la lettre. Ils n'ont pas réfuté les auteurs de cette lettre, ou même condamné le contenu du document ouvertement dissident. Le Cardinal Turcotte a même rassuré la CRC que «Nous porterons à Rome les préoccupations qu'ont nos gens». L'énoncé le plus fort que le Cardinal Ouellet a été capable de faire fut que: «La majorité des 4000 membres d'ordres religieux dans mon diocèse n'approuveraient pas ce qui est écrit dans le document de la CRC».

Plus tôt cette année, 19 prêtres dans l'archidiocèse de Montréal, dans une lettre ouverte parue dans le quotidien La Presse, ont remis en question leurs promesses de célibat, on porté aux nues le style de vie homosexuel et ont demandé à l'Église catholique d'abandonner ses enseignements sur la pureté sexuelle. Le Cardinal Turcotte, qui a refusé plusieurs fois d'imposer des mesures disciplinaires sérieuses contre les membres du clergé en rébellion publique, a fait fi de la lettre [Cardinal Turcotte's Response] en disant «Nous sommes habitués à un certain niveau de désaccord (dans l'Église)».

Au mois de février 2005, au pire de la lutte pour protéger le mariage dans la loi canadienne, les évêques ontariens, ceux-là même qui vont rencontrer le Pape le mois prochain, ont rendu publique une déclaration qui faisait la louange d'un projet de loi qui facilitait le «mariage» homosexuel dans cette province. Les louanges des évêques étaient pour le fait que le Premier ministre de l'Ontario Dalton McGuinty, lui-même un catholique, avait inclut une clause, protégeant contre les poursuites, les objecteurs religieux au «mariage» homosexuel. Aucun autre citoyen ontarien n'est protégé par cette clause [Ontario Bishops Praise Premier Dalton McGuinty].

Les journaux catholiques font partie du problème

Pendant le même mois, il fut révélé que 70% des paroisses de London, en Ontario, offrent et approuvent le journal dissident et d'inspiration marxiste sur la «justice sociale» appelé Catholic New Times (CNT). Ce journal, qui a pignon sur rue dans l'archidiocèse de Toronto, a un triste palmarès de dissidence ouverte et souvent féroce contre l'enseignement de l'Église, long de plusieurs décennies. Cette dissidence porte surtout sur les questions de morale sexuelle [CNT dissent on sexual morality]. Malgré l'anti-catholicisme flagrant manifesté par ce journal, il est néanmoins toujours disponible dans des centaines d'églises et d'écoles partout au Canada. Pour autant qu'on le sache, malgré les demandes nombreuses et souvent ferventes des fidèles catholiques à leurs évêques, le journal n'est interdit dans les institutions catholiques que dans le diocèse de Monseigneur Richard Smith, à Pembroke [Richard Smith's diocese of Pembroke].

Le Catholic Register, du diocèse de Toronto, est le journal catholique le plus influent au Canada. Dans une tentative en cours de récupérer le lectorat de «justice sociale» du CNT, le Register mélange régulièrement des articles solidement catholiques avec des articles et des journalistes ayant un important penchant de «justice sociale» séculière. Le Rédacteur en chef adjoint, Micheal Swan, se spécialise dans les articles de «justice sociale» et a louangé le film de propagande homosexuelle, Brokeback Mountain dans un article évaluant ce film [Michael Swan lauded homosexual propaganda film Brokeback Mountain]. Révélant encore plus la pensée qui sous-tend ses nombreux articles au Register, Swan a aussi louangé le célèbre prêtre dissident et défroqué Gregory Baum dans un autre article [defrocked priest Gregory Baum]. Baum, qui est depuis longtemps attiré par les concepts marxistes, est un militant actif en faveur du «mariage» homosexuel et d'autres positions contraires aux enseignements moraux de l'Église. Il est aussi un co-fondateur du Catholic New Times. Baum se fait donner de temps à autre de l'espace dans le Register pour des articles sur lui ou par lui. D'autres dissidents se font aussi donner une place considérable dans le Register pour faire la promotion subtile de leurs idéologies.

Les professeurs et politiciens, supposément catholiques tout en étant anti-catholiques, s'en tirent à bon compte

Plusieurs institutions catholiques ontariennes sont bourrées de personnel qui s'oppose aux enseignements de l'Église, surtout, une fois de plus, concernant les questions morales. La puissante, riche et grosse Association des professeurs catholiques anglophones de l'Ontario (OECTA) appuie plusieurs aspects des revendications homosexuelles [Ontario English Catholic Teachers Association supports many aspects of the gay agenda]. Elle a aggressivement appuyé les efforts juridiques d'un étudiant à une école secondaire catholique pour forcer son école à lui permettre d'inviter son partenaire du même sexe au bal des finissants [OECTA supports same-sex partner to the school prom]. Ce syndicat ne s'est pas fait retirer son identité «catholique» par les évêques ontariens malgré des décennies d'actions aggressives qui ont entraîné plusieurs professeurs et par la suite plusieurs étudiants à adopter des points de vue gravement opposés aux enseignements et à l'autorité de l'Église. Les évêques ontariens ont rarement repris publiquement ce syndicat ou pris des mesures sérieuses pour atténuer son influence négative considérable. L'OECTA a, par-dessus tout, mis l'accent sur une interprétation marxisante ou gauchiste de la tradition de justice sociale de l'Église, tout comme l'ont fait plusieurs évêques canadiens et plusieurs membres du personnel des diverses conférences épiscopales.

Le fait que tous les Premiers ministres canadiens catholiques et que la plupart des ministres catholiques du gouvernement depuis Pierre Trudeau ont été aggressivement sécularistes et on fait la promotion de l'avortement, des attirances homosexuelles, de la suppression des libertés religieuses ainsi que de plusieurs autres aspects du sécularisme, ne semble pas encore avoir été détecté par les chefs religieux catholiques canadiens.

Jim Hughes de Campaign Life Coalition a dit que ces chefs politiques ne sont pas autant imputables pour leurs actions que les chefs religieux catholiques canadiens. On voit ces chefs religieux permettre ou même créer délibérément une situation où le relativisme moral et la primauté de la conscience personnelle sont perçus comme parfaitement acceptables pour les catholiques. Hugues a remarqué avec tristesse, durant ses nombreuses années de travail pro-vie acharné, l'admiration et parfois même la camaraderie de plusieurs politiciens catholiques pro-avortement avec des membres du clergé catholique canadien [Comradship of Pro-abortion Catholic politicians with Canadian Catholic establishment].

La justice sociale et l'économie l'emportent sur la Foi et la morale

Les chefs religieux catholiques du Canada ont régulièrement mis un accent enthousiaste, sinon de premier ordre, sur les questions économiques plutôt que sur les questions spirituelles et morales qui sont considérées comme le premier mandat et la première compétence des chefs et organismes religieux. Les catholiques du Canada ont, durant les dernières décennies, suivi cette directive de leurs chefs religieux et de leurs institutions religieuses, avec pour conséquence que les forces anti-vie et anti-famille ont continuellement triomphé au Canada.

Les documents et encycliques du Pape ont été, depuis des années, ignorés ou traités comme étant de faible priorité par les évêques et les institutions du Canada - sauf pour les documents qui parlent des questions politiquement correctes de «justice sociale». Les directives du Vatican sur les questions morales sont mises sur les tablettes ou même activement sapées, comme les Considérations sur l'homosexualité de 2003 [Cardinal Ratzinger's 2003 statement on Homosexuality]. par celui qu'on appelait à ce moment le Cardinal Ratzinger.

Connections possibles avec «La Mafia de lavande»

Ce qui a été appelé «La Mafia de lavande» ["lavender mafia"] ou une clique de prêtres et d'évêques homosexuels et puissants aux États-Unis d'Amérique (ÉUA), existe probablement en version plus silencieuse mais néanmoins considérable au Canada, étant donné les antécédents nombreux d'actes homosexuels dans le clergé canadien, ainsi que le réseautage serré entre le clergé dissident des ÉUA et du Canada (Voir les articles de LifeSiteNews ici et ici). Plusieurs situations inexplicables ne semblent pas avoir de sens, à moins de postuler l'existence d'une telle clique.

Un membre probable d'une telle clique aux ÉUA était l'ancien archévêque de Milwaukee, Rembert G. Weakland, l'évêque le plus libéral en Amérique, selon la revue National Review, qui est tombé en disgrâce suite à la révélation qu'il avait payé $450,000 pour acheter le silence de ce qui semble bien être un ancien amant mâle. Weakland fut le conférencier invité à la réunion annuelle de la Conférence des évêques catholiques du Canada, à Ottawa en 1994.

Les prêtres fidèles persécutés par les évêques et les bureaucrates

Le public n'est toujours pas au courant des fréquentes persécutions de prêtres au franc parler et exceptionnellement fidèles au Pape, par des évêques canadiens, des bureaucrates de chancelleries diocésaines ou de chefs d'ordres religieux. Pendant ce temps, des homosexuels bien connus ou des dissidents membres du clergé semblent habituellement avoir la paix, à moins d'indiscrétions graves qui parviennent aux oreilles du public. Au cours des années, de nombreuses situations de ce genre sont parvenues à la connaissance de LifeSiteNews.

LifeSiteNews en a conclu, après de nombreuses conversations avec le clergé, que dans plusieurs diocèses la crainte de l'évêque ou des bureaucrates de la chancellerie est le pain quotidien des prêtres enthousiastes et fidèles au Pape. Le transfert soudain ou la destitution d'un tel prêtre d'une paroisse, ou l'annonce qu'il a quitté pour un «traitement», n'a pas nécessairement rapport à une vraie maladie, ou toute autre raison valide similaire. Mais même dans ces cas, certains de ces prêtres enthousiastes ont été conduits à un état nécessitant un traitement, à cause du manque de courage de leurs chefs, ou à une absence totale d'appui ou même à cause de la persécution qu'ils ont dû subir de la part de ce que plusieurs appellent le «siège social», où l'évêque et son personnel ont un style de gestion froid et impersonnel.

En fin de compte, les fidèles catholiques, qui sont au courant de l'état de détresse grave des institutions catholiques canadiennes, espèrent que le Pape va finalement «disputer» les évêques du Canada, et exiger que ces évêques fassent leur devoir ordonné par Dieu. La plupart de ces catholiques ne sont pas optimistes que les choses vont vraiment se passer ainsi, puisqu'ils ont encaissé de nombreuses déceptions durant les quatre dernières décennies.

Les chefs libéraux de l'Église canadienne sont très adroits à jouer un petit jeu avec Rome. Ils savent comment se fondre dans le paysage, comment dire les bonnes choses, et comment faire les bonnes déclarations publiques pour convaincre la Curie romaine que les choses ne vont pas si mal au Canada. Ils sont aussi très habiles - réseautant avec certains membres de la Curie qui sont de leur bord - à lancer de la poudre aux yeux de Rome, et à s'arranger pour que les nouveaux évêques nommés par Rome soient comme eux, de manière à perpétuer l'hégémonie libérale et dissidente au Canada.

Néanmoins, le Pape Benoît a donné un nouvel espoir que l'Église catholique au Canada va finalement être sauvée de sa spirale mortelle auto-infligée, spirale mortelle causée surtout par la négligence, le manque de courage, la dissidence, ou dans plusieurs cas, la grave corruption de ses chefs.

Les fidèles laïcs, l'espoir de l'Église au Canada

En fin de compte, la solution aux graves problèmes de l'Église catholique au Canada va peut-être venir des laïcs. Jusqu'à maintenant, ils ont été beaucoup trop timides dans leur défense de leur droit catholique à insister que les abus soient corrigés, de demander à leurs évêques de faire le travail pour lequel ils ont été consacrés, et de cesser de donner de l'argent, tant que les changements qui s'imposent n'auront pas été faits. La plupart des laïcs pensent de manière erronée qu'ils ne sont pas supposés faire de telles choses. L'histoire de l'Église, par contre, est pleine d'exemples où des laïcs catholiques ont agi en priant et ramené des évêques dévoyés dans le droit chemin.

Certains ont malheureusement réagi à la négligence ou à la complicité des évêques avec des communications nuisibles, irréfléchies et colériques, qui ne font qu'affermir les mauvaises attitudes des chefs. D'autres, voyant que Rome n'a pas une grande marge de manoeuvre, et que leurs prêtres et leurs évêques sont souvent pris dans des situations qui exigent une aide qui ne peut venir que des laïcs déterminés et fidèles au Pape, agissent de manière constructive.

Il reste à voir jusqu'à quel point le reportage du Toronto Star va s'avérer correct.

Autres articles apparentés:

Un évêque solitaire canadien réagit à la dissidence des prêtres: «Oubliez-ça»
Chef pro-vie national canadien dit que «le manque de leadership spirituel» a été un obstacle majeur pour gagner les batailles pour la vie et la famille
La tolérance canadienne du militantisme homosexuel causé par la défaillance de la hiérarchie catholique canadienne
Le colloque «Parlons Gai» d'une Commission scolaire catholique
Une Commission scolaire laïque rejette la visite de campagne électorale du Premier ministre, alors qu'une Commission scolaire catholique la permet
La visite de campagne électorale d'un Premier ministre pro-avortement et pro «mariage» homosexuel, à une école secondaire catholique
Dissidence à propos du document du Vatican au Canada
Pourquoi les évêques catholiques ne règlent-ils pas «le problème des prêtres homosexuel»? (petit cours sur la Mafia de lavande)
La page sur la crise dans l'Église de LifeSiteNews.com
L'article du Toronto Star


Notice de propriété intellectuelle

Copyright © 2006 (Article d'origine). LifeSiteNews.com est une production de Interim Publishing. La permission de ré-éditer est accordée par la présente (avec des limites*) mais il *faut* reconnaître la source (utilisez LifeSiteNews.com).

Envoyez vos nouvelles à lsn (le «arobas») lifesitenews.com ou faites le 1-866-787-9947 ou (416) 204-1687, poste 444.

Faites un don à LifeSiteNews.com à www.lifesite.net/contribute/

| Accueil >> Sermons perdus