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La formation à la vie chrétienne

Camille Pissarro. Entrée du village de Voisins.
(Camille Pissarro. Entrée du village de Voisins. [Source])

Ce qui suit est le texte intégral de la première lettre pastorale de M. le Cardinal Marc Ouellet, datée du 1er novembre 2004,  intitulé «La formation à la vie chrétienne dans l'Église catholique de Québec», et disponible sur le site web du diocèse de Québec (sous format PDF détestable!).

Avertissement! Cette lettre pastorale est plutôt longue à lire, et en plus elle est écrite en «catholais» (voir «Parlez-vous le catholais?»). Si vous êtes pressés, mon évaluation de cette lettre pastorale est à la toute fin.

Pour l'explication des couleurs, voir «Le feu de circulation critique».

[Vert] À tous les prêtres, agentes et agents de pastorale, et diacres permanents, aux personnes assumant diverses responsabilités dans les communautés chrétiennes locales, aux membres des mouvements de prière et d'apostolat, des communautés religieuses et des instituts de vie consacrée, et à toutes les personnes collaboratrices impliquées dans la formation à la vie chrétienne.

[Vert] «Voyant les foules, il gravit la montagne, et quand il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. Et prenant la parole, il les enseignait.» [Mt 5, 1-2]

[Vert] Chères soeurs et chers frères dans le Christ,
Conscient de ma responsabilité d'enseigner au nom du Seigneur, je consacre ma première Lettre pastorale à la formation à la vie chrétienne, afin d'adapter au diocèse de Québec les orientations en ce domaine publiées en janvier 2004 par l'Assemblée des évêques du Québec (1). «Prenant la parole, il les enseignait en disant : heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux est à eux.» [Mt 5, 2-3] «La formation à la vie chrétienne vise à faire découvrir, apprécier et approfondir la proposition évangélique d'une vie en abondance à la suite du Christ (2).»

[Vert] À la suite du Seigneur Jésus qui formait ses disciples sur la montagne pour qu'ils puissent être des messagers de bonheur, j'invite tous les responsables de la formation à la vie chrétienne à un effort intense de nouvelle évangélisation,

[Rouge] [Rouge] qui implique une adaptation des lieux, des programmes et des méthodes de formation aux conditions actuelles de la culture et de la société.

Est-ce vrai? La nouvelle évangélisation est-elle vraiment une question d'adaptation et «d'inculturation»? Ne pourrait-on pas dire que, jamais dans l'histoire de l'humanité la culture mondiale a-t-elle été aussi homogène qu'aujourd'hui? Les italiens boivent du Coke, les Français mangent au Macdonald, les chinois portent des Nike, et tous ces gens regardent les films d'Hollywood, apprennent à parler anglais, et s'abreuvent à la mentalité étasunienne en regardant la télé au câble!

De nos jours, on parle de «l'inculturation» comme d'un remède-miracle. Le problème de la catéchèse au Québec est-il vraiment un problème «d'inculturation», ou pourrait-il être plutôt un problème de fidélité aux enseignements officiels de l'Église catholique?

[Jaune] Les conditions de la formation à la vie chrétienne ont beaucoup changé suite au déclin de la pratique sacramentelle et à la déconfessionnalisation du milieu scolaire.

Oui, «les conditions ont changé», dans le sens où il y a beaucoup plus de malades, et beaucoup moins de médecins. Mais de nos jours, ce genre d'énoncé insinue d'habitude que «la médecine à changé», pour éviter que les gens voient que ce n'est pas la médecine qui a changé, mais bien certains médecins qui ne font plus ce que la médecine prescrit.

[Vert] Un peu partout au Québec une recherche intense est en cours pour relancer l'activité catéchétique proprement dite au niveau de la famille, des paroisses et des mouvements, afin de compléter l'enseignement religieux minimal qui est offert à l'école. De nouvelles ressources sont aussi mises en oeuvre pour accueillir les adultes, jeunes ou moins jeunes, qui se présentent à l'Église et qui sont désireux d'entreprendre une démarche de formation chrétienne en vue du baptême. Ces faits nous interpellent et requièrent une meilleure concertation entre les principaux responsables de la formation chrétienne : pasteurs, parents, enseignants et catéchètes.

[Rouge] Mon prédécesseur, monseigneur Maurice Couture s.v.,

[Censuré]

[Vert] a déjà donné des orientations (3) en ce domaine que je voudrais maintenant prolonger par cette Lettre pastorale qui concerne l'institution officielle du catéchuménat, la mise en oeuvre du projet catéchétique et l'avenir de l'enseignement religieux catholique à l'école.

[Vert] Ces orientations de base seront suivies de guides pratiques que proposera le Service diocésain de l'animation pastorale, en vue d'interventions plus concrètes. Pour bien saisir ces orientations dans leur distinction et leur complémentarité, je commence par rappeler les fondements théologiques de la mission catéchétique de l'Église.

Oui, mais on pourrait présumer que c'est superflu. Le Pape Jean-Paul II a publié environ 90 000 pages d'enseignements, nous avons en plus tous les enseignements de Vatican II, Evangeli Nuntiandi, le Directoire général pour la catéchèse, Catechesi Tradendae, etc. À un moment donné, on devrait pouvoir dire aux gens: «Pour les fondements théologiques de la catéchèse, voir tel et tel document».

J'étudie les enseignements de l'Église catholique, presque à temps plein, et je n'arrive même pas à tout lire. Imaginez les pauvres gens qui sont déjà débordés de travail...

PREMIÈRE PARTIE : DES FONDEMENTS

Le coeur de notre mission

[Vert] 1. La mission d'évangéliser a été confiée à l'Église par Jésus-Christ pour apporter la Bonne Nouvelle du salut à tous les

[Jaune] humains

[Question de terminologie] Voir Parlez-vous le catholais?, point N° 4.

[Vert] et leur proposer une relation vivante avec le Dieu de l'Alliance. L'annonce de l'Évangile vise et rencontre les aspirations humaines les plus fondamentales en conviant les personnes de toutes races, de toutes cultures et de toutes conditions, à s'aimer les unes les autres comme Dieu nous aime dans le Christ.

[Vert] 2. D'un point de vue pastoral, cette mission recèle d'importants défis. Les rapports qu'entretiennent aujourd'hui les personnes avec le sacré, le religieux et les institutions connaissent de profondes transformations.

[Jaune] Pour de multiples raisons, des personnes catholiques sont devenues distantes d'une référence explicite aux Écritures, au mystère du Christ et à son Église.

Ne pourrait-on pas expliciter cette phrase? Strictement parlant, si on se distance assez du Christ et de son Église, on cesse d'être catholique (Voir entre autres «L'Excommunication, ce geste d'amour!»). On pourrait même avancer que la fausse idée, selon laquelle on peut continuer d'être catholique tout en prenant ses distances du Saint Siège, est le résumé de tous nos problèmes au Québec.

[Jaune] Une bonne partie de la population est même devenue étrangère à des expressions de foi et à des formes traditionnelles de langage de l'Église.

Oui, la grande majorité de la population ne comprend pas le catholicisme. Mais généralement avec ce genre d'affirmation, on tente d'insinuer qu'il faut changer le catholicisme, alors que ce qu'il faut faire, c'est d'enseigner aux gens ce que ces expressions éternelles de Foi veulent dire!

[Jaune] Pour notre part, il peut être judicieux de nous demander si, dans une certaine mesure, nous ne sommes pas nous-mêmes devenus insensibles aux nouvelles formes de langage de nos contemporains.

Je pourrais être totalement en accord avec cet énoncé. Voir le N° 7 dans «2e Lettre pastorale du Cardinal Cram Telleuo».

[Vert] 3. Témoigner et partager l'expérience de l'Écriture, du mystère de Jésus-Christ et de l'Église passent par l'expérience d'une présence respectueuse à l'autre et à ce qu'il vit. L'histoire de notre Église catholique de Québec - depuis

[Jaune] Monseigneur de Laval

Le bienheureux Monseigneur de Laval. Il est au Paradis. Nous verrons plus loin pourquoi ceci est important.

[Vert] et les premiers missionnaires - s'est construite d'une part, sur la foi vive, l'espérance tenace et la charité active de ses membres [cf. 1 Th 1, 3], et d'autre part, sur la reconnaissance de la dignité et la valeur de chaque personne rencontrée. Cela est encore vrai aujourd'hui. Quelle sorte de présence et d'accompagnement offrons-nous pour entrer dans un dialogue constructif, susceptible de favoriser une écoute réciproque et un partage de la Parole? Pour que le message de Jésus-Christ soit entendu et accueilli comme relation vivante avec le Dieu de l'Alliance, notre projet de formation à la vie chrétienne se doit de rejoindre en profondeur les personnes dans leurs aspirations et leurs situations humaines particulières.

[Jaune] C'est là le coeur du salut évangélique.

Ne devrions-nous pas dire plutôt que le coeur du salut évangélique, c'est Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu? Les «personnes dans leurs aspirations et leurs situations humaines particulières» sont ce qui doit être sauvé, pas ce qui sauve, n'est-ce pas?

[Vert] C'est là le coeur de notre mission.

L'action catéchétique en transformation : repartir du Christ

[Vert] 4. «Le but définitif de la catéchèse est de mettre quelqu'un non seulement en contact mais en communion, en intimité, avec jésus Christ (4).» Cette vision commune de l'acte catéchétique dans l'Église universelle invite les personnes en responsabilité à orienter les pratiques actuelles pour la formation à la vie chrétienne de manière à «permettre une vie authentique à la suite du Christ, centrée sur sa Personne (5)». Loin de nier la nécessité de transmettre des connaissances solides, articulées et cohérentes, tel que nous l'avons vécu au cours des décennies précédentes, cette vision met davantage en valeur toute l'importance accordée à l'expérience de la rencontre du Christ, une relation vivante.

[Jaune] 5. Le point de départ de la formation à la vie de foi implique donc une expérience de la Parole de Dieu. Cette Parole met en dialogue avec le Christ qui vient à la rencontre de toute l'humanité et de chaque personne dans sa vie réelle et qui propose son amitié comme chemin pour entrer dans l'Église, famille des enfants de Dieu.

Bien sûr, d'une manière c'est vrai. Mais une des menaces ici au diocèse de Québec est la protestantisation. Les protestants prétendent faussement que la Révélation divine est contenue dans la Bible. Nous les catholiques savons que la Révélation divine est contenue dans la Bible ET dans la Tradition apostolique, ces deux sources étant authentiquement interprétées par le Magistère. [Directoire générale pour la catéchèse, No. 44.].

Il semble bon de le rappeler, surtout étant donné la situation actuelle, en 2004, au diocèse de Québec. «L'inculturation», ça veut aussi dire insister sur les aspects du message du Christ qui sont les plus sujets à l'incompréhension ou à l'oubli, à cause des mauvaises habitudes d'une culture particulière. Remarquez que c'est exactement le contraire du sens habituel qu'on donne au mot «inculturation» ici au Québec, où il signifie: «Débarassons-nous de tout ce qui déplaît aux pécheurs».

L'acte catéchétique : action de l'Esprit

[Vert] 6. L'acte catéchétique concerne moins l'activité d'une «leçon» de catéchèse ou d'une rencontre de catéchuménat en tant que telle, que l'action même de la Parole de Dieu dans le coeur de la personne. Cet acte suscite des questions fondamentales: Quel appel y est fait à devenir disciple du Christ ? Quel dynamisme incite la liberté humaine à répondre oui à l'Alliance ? L'acte catéchétique déborde par conséquent les simples stratégies pédagogiques, quoiqu'il ne doive pas les ignorer, bien au contraire. Parler de l'acte catéchétique, c'est faire référence à l'action de l'Esprit qui accomplit dans la communauté comme dans le coeur des catéchètes et des catéchisés l'ultime prière de Jésus : «qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ» [Jn 7, 3].

Communautés, catéchètes et catéchisés : des partenaires dans la foi

[Vert] 7. «La catéchèse vise la communauté mais elle ne néglige pas les individus pris individuellement ». Cette affirmation du Directoire général de catéchèse (1971) au §31 fait ressortir que les communautés autant que chaque personne sont appelées à se nourrir de la vie même du Christ pour être dans le monde et la société des témoins de la vie nouvelle qu'il engendre. Il n'y a donc pas d'un côté une communauté chrétienne et de l'autre des individus à catéchiser. Ensemble, catéchètes et catéchisés sont de véritables partenaires dans la foi. Les catéchisés, comme les catéchètes qui les convoquent et les initient au mystère chrétien, collaborent à la grâce de Dieu qui leur accorde de grandir dans la foi. Les communautés, comme les disciples, qui s'alimentent à la table de la Parole de Dieu et à celle du Corps du Christ trouvent par l'action de l'Esprit Saint leur véritable identité dans la communion de l'Église.

Un projet d'évangélisation qui humanise

[Vert] 8. Le récent document d'Orientations de l'Assemblée des évêques du Québec (2004) pour la formation à la vie chrétienne met en perspective la dimension d'humanisation du projet catéchétique envisagé pour notre temps. À cet égard, il importe de noter que la visée catéchétique

[Jaune] ne se réduit pas à faire apprendre un ensemble de notions dogmatiques, ni même à développer des pratiques rituelles.

Évidemment, dès qu'un évêque québécois parle de catéchèse, il doit lancer une pointe au Petit catéchisme!
;-)

Il serait bien à un moment donné que les évêques fassent un acte d'humilité, et disent publiquement qu'on a beau attaquer le Petit Catéchisme, reste que dans ce temps-là, les églises étaient pleines, et on ne manquait pas de prêtres! La bouillie pour chats qu'on sert souvent à nos enfants de nos jours n'a pas de quoi se vanter...

Primo, n'importe quelle matière (mathématique, biologie, informatique, etc.) enseignée à coup de mémorisation, sans compréhension, est mauvaise. Secundo, de nombreux catéchètes ont manifestement fait beaucoup plus que de forcer les enfants à mémoriser le Petit Catéchisme. Il ne faudrait pas les insulter. Tertio, je connais plusieurs personnes qui ont reçu les cours de catéchèse «post-conciliaires». Ces gens ont suivi tous leurs cours de catéchèse, sans jamais apprendre ce qu'était l'Eucharistie, la Confession, le péché mortel, etc.! On leur faisait: «dessiner Zachée dans l'arbre», etc.! Certains, grâce à Dieu, ont trouvé un Petit Catéchisme sur leur passage, et ont pu revenir à l'Église, car enfin ils ont pu lire clairement ce qu'elle enseignait!

Bien sûr, on peut faire mieux que le Petit Catéchisme, mais de nos jours, on a plutôt tendance à faire bien pire!

[Jaune] Elle cherche d'abord à rendre possible une expérience qui révèle aux personnes leur dignité profonde de bien-aimées de Dieu, tout en leur permettant de découvrir leur capacité à participer pleinement à la vie divine et à «l'humanisation des personnes et du monde (7)».

À un moment donné, il faut aussi se convertir, ce qui signifie entre autre se détourner de ses péchés... C'est un aspect essentiel de la catéchèse qu'on passe trop souvent sous silence de nos jours.

[Vert] Autrement dit, un catéchuménat et un projet catéchétique oeuvrent à faire des chrétiens et des chrétiennes vivant de Jésus-Christ et responsables de bâtir un monde meilleur. Pour sa part, l'enseignement religieux, bien qu'inséré dans des programmes scolaires, se veut lui aussi, à sa façon, un ferment de construction de la communauté humaine.

DEUXIÈME PARTIE : DES ORIENTATIONS DE BASE

[Vert] Les orientations de base que je désire maintenant partager avec vous au sujet du catéchuménat, du projet catéchétique et de l'enseignement religieux en milieu scolaire, s'inscrivent dans cette vision d'un projet de formation à la vie chrétienne essentiellement nourri de l'Esprit Saint et de l'amour de Celui qui nous convie à témoigner avec lui de sa mission, Jésus-Christ.

I. Institution officielle du catéchuménat

[Vert] 9. Le contexte de profondes transformations culturelles et de recherche de nouvelles voies d'évangélisation que je viens d'évoquer interpelle directement la mission de l'Église. C'est avec ce souci missionnaire que, par cette lettre,

[Jaune] j'institue le catéchuménat dans notre diocèse,

Il n'y en avait pas avant vous? Comment le bienheureux Mgr de Laval s'est-il rendu au Ciel, alors?
;-)

Aussi, vous parlez de «notre diocèse», alors pourquoi ce document réfère-t-il constamment à «l'Église catholique de Québec», et non pas au «diocèse de Québec»?

Nous verrons plus loin comment cette terminologie ambiguë vient saper les fondements de notre diocèse.

[Vert] tel que je l'avais déjà annoncé lors de la messe chrismale du 7 avril 2004. Par catéchuménat, il convient d'entendre :

[Vert] 1) la démarche d'initiation à la foi chrétienne et à la vie chrétienne, accomplie par des adolescents, des adolescentes et des adultes qui demandent les sacrements d'initiation (Baptême, Eucharistie, Confirmation) (8) ;

[Vert] 2) l'ensemble des services qui, au plan de l'Église diocésaine comme au sein de la communauté chrétienne locale, collabore à cette démarche.

Une optique évangélisatrice

[Vert] 10. Dans une perspective de nouvelle évangélisation, la volonté de restaurer le catéchuménat - qui a existé aux premiers siècles du christianisme - s'est exprimée au Concile Vatican II (9) . Le catéchuménat est un service dont se dote une Église particulière pour aider des hommes et des femmes à s'éveillera la beauté et à la force de l'Évangile. Il est destiné à les accompagner dans la réponse à leur demande d'être admis aux sacrements de l'initiation. C'est pourquoi il est, à proprement parler, une pratique par excellence d'évangélisation, qui relève de la responsabilité d'annoncer la Bonne Nouvelle à tous et à toutes.

[Vert] 11. Si le catéchuménat est un dispositif de prise en charge de ceux et de celles qui demandent à devenir chrétiens, il peut aussi nous stimuler dans les divers chantiers de la pastorale qui font tous appel à la communication de notre expérience de vie avec le Christ. Au nombre des grands bienfaits qu'apporte le catéchuménat, figure aussi sa force de renouvellement de la foi des fidèles eux-mêmes. Appelés à en devenir les artisans et les témoins, ne serons-nous pas tous mis en situation de devenir plus conscients et heureux de notre appartenance baptismale au Christ

[Jaune] et à l'Église ?

Remarquez maintenant les conséquences néfastes de l'ambiguïté signalée ci-haut au N° 9. Quand on parle d'être en communion avec «l'Église», parle-t-on de «l'Église catholique de Québec», ou de «l'Église», la Vraie?

Une entrée progressive dans l'expérience chrétienne

[Vert] 12. Les demandes de Baptême, de Confirmation et d'Eucharistie, à l'adolescence ou à l'âge adulte, entraînent la nécessité de démarches progressives de maturation de la foi chrétienne et d'entrée dans l'expérience chrétienne. La perspective est donc ici plus large qu'une catéchèse ou une préparation immédiatement axée sur les sacrements. Elle correspond à une expérience profonde de conversion à Jésus-Christ. Pour appuyer les responsables paroissiaux et diocésains dans cet accompagnement, le Rituel de l'initiation chrétienne des adultes (10) présente une structure d'ensemble faite de périodes et d'étapes, propre à ce que s'accomplissent peu à peu le devenir chrétien et l'avancée vers les sacrements d'initiation.

[Vert] 13. Dans cette perspective,

[Jaune] j'ai demandé au Directeur diocésain de la pastorale de mettre à la disposition des communautés chrétiennes un guide

Aille! Encore de la paperasse!

[Vert] qui, s'inspirant des directives promulguées par le Rituel, fera des propositions pour soutenir les personnes en chemin vers les trois sacrements, tout au long de la durée du processus initiatique. Ce guide formulera aussi, dans l'esprit du Rituel, des propositions orientées vers une préparation plus soutenue des personnes qui, ayant été baptisées en bas âge, souhaitent poursuivre leur initiation et demandent à célébrer la Confirmation et l'Eucharistie.

Une oeuvre partagée

[Vert] 14. On le sait bien, mais il est bon de se le redire : ces démarches catéchuménales d'initiation à la foi et à la vie chrétiennes sont favorisées par le soutien d'une communauté chrétienne vivante. Mais il est aussi de la responsabilité d'un service diocésain du catéchuménat d'assister les communautés chrétiennes dans l'accueil des personnes concernées, la reconnaissance de leur désir et leur accompagnement tout au long de la route.

[Jaune] Cette double mise en relation, avec une communauté particulière et l'Église diocésaine, est très importante : elle témoigne de la communion ecclésiale qui fait corps avec l'oeuvre catéchuménale et procure à cette oeuvre une force décuplée pour la construction de l'identité chrétienne.

Pourquoi tant insister sur la «communion ecclésiale», sans parler de l'essentielle communion avec Rome? «L'Église diocésaine», qui n'est pas en communion avec Rome, n'est plus l'Église de Jésus-Christ... Ce n'est pas un détail!

L'apport de la communauté chrétienne

[Vert] 15. En catéchuménat, la communauté chrétienne entière, unie dans l'Esprit du Christ, est concernée au plus haut point. D'abord, en ce qui a trait à sa responsabilité d'engendrer à la foi. Ce n'est évidemment pas toujours toute la communauté qui est en exercice catéchuménal auprès des personnes en initiation. Mais même lorsqu'ils interviennent seuls ou à quelques-uns, les membres de la communauté n'agissent jamais en leur propre nom; toujours, ils sont en état de service au nom de cette communauté, en relation avec elle. De plus, la structure de l'initiation présentée par le Rituel prévoit de nombreux moments liturgiques où la participation de l'ensemble de la communauté est sollicitée. L'attention est ici attirée sur l'apport solidaire des membres de la communauté à la foi des personnes en initiation, mais faut-il aussi le souligner, il ne s'agit pas d'une relation à sens unique. Tous, fidèles en service catéchuménal comme destinataires de ce service, s'enrichissent mutuellement.

[Vert] 16. L'oeuvre catéchuménale comporte, d'autre part, l'apprentissage de la réalité ecclésiale elle-même, qui appartient à l'expérience chrétienne. À cet égard, l'apport de la communauté est tout aussi essentiel. Il consiste à faire découvrir l'Église en proposant notamment, toujours de façon graduelle, des expériences concrètes de vie en Église. Normalement, l'itinéraire catéchuménal emprunte la voie suivante : il s'amorce par la rencontre d'un membre de l'Église (une personne accompagnatrice) ; il se poursuit par la fréquentation occasionnelle d'une cellule d'Église qui joue le rôle d'un groupe parrainant; il ouvre ensuite à des rassemblements plus larges, à l'échelle de la communauté particulière

[Jaune] et de l'Église diocésaine. Peu à peu, le sens de la famille ecclésiale se développe.

Même remarque que notre commentaire au N° 14 ci-haut.

[Vert] 17. Cette dimension ecclésiale, constitutive du catéchuménat, se traduit, entre autres, par la mise en place de liturgies qui soulignent, en présence de la communauté et avec sa participation, la progression des personnes en initiation. Parmi ces célébrations, celle qui a lieu à la Veillée pascale est évidemment majeure. En même temps que des personnes en initiation y reçoivent le Baptême et participent pour la première fois à l'Eucharistie, chacun des membres de la communauté est invité à renouveler sa foi au Christ Ressuscité.

Un processus d'initiation sous la responsabilité de l'Évêque

[Vert] 18. Les communautés chrétiennes exercent des rôles multiples et nécessaires pour introduire concrètement et progressivement des adolescents, des adolescentes et des adultes à la foi et à la vie chrétiennes. Néanmoins, le catéchuménat est un service de responsabilité épiscopale : il relève de la charge propre de l'Évêque. Le Rituel mentionne explicitement qu'il lui appartient de veiller à son organisation et à son bon déroulement (11). Je dirais même que c'est probablement là une des fonctions les plus importantes et réjouissantes de la charge épiscopale: accueillir et soutenir les personnes qui demandent à mieux connaître le Christ et son enseignement et à être reçues dans l'Église. La participation directe de l'Évêque au processus initiatique témoigne que les sacrements de l'initiation rattachent non seulement à une communauté chrétienne,

[Jaune] mais encore à la grande Église du Christ de partout et de toujours.

Bien, mais après avoir affaibli l'expression «Église catholique», on reste en suspens. Il faudrait être plus clair! Remarquez que nulle part dans toute cette lettre pastorale ne retrouve-t-on des expressions comme «Pape», «souverain Pontife» ou «Saint-Père»! C'est pour le moins très bizarre!

[Vert] 19. En lien direct avec cette responsabilité épiscopale, je vous assure de mon vif intérêt et de mon soutien pour tout ce que vous entreprendrez en faveur du catéchuménat. Le service diocésain du catéchuménat, à votre disposition, se veut un partenaire à la fois compétent et utile pour vous aider à sa mise en oeuvre. En ce sens, je souhaite que ce service collabore étroitement avec vous, entre autres pour favoriser la participation effective de l'Évêque aux démarches initiatiques, en particulier par sa présidence de «l'appel décisif» et de la Confirmation. Cette rencontre de l'Évêque, pasteur chargé de la communion des communautés chrétiennes les unes avec les autres et de l'Église diocésaine

[Jaune] avec les autres Églises, manifeste que les sacrements de l'initiation ouvrent aux autres communautés chrétiennes, qu'ils concernent l'Église entière et font appartenir à toute l'Église.

Bon, ça s'améliore! Continuez! Insistez un peu! Parlez de l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique, dont nous ne sommes qu'un tout petit diocèse!

II. Implantation du projet catéchétique diocésain

[Vert] 20. Nombreux et diversifiés sont les itinéraires qui amènent les personnes à s'intéresser à Jésus-Christ et à vouloir mieux le connaître. Cette situation contemporaine ne permet plus d'organiser la catéchèse en fonction d'une clientèle unique rassemblée pour un temps strictement limité. Nous sommes appelés par l'Esprit Saint à une fidélité renouvelée à la mission reçue du Seigneur, et ainsi à imaginer pour aujourd'hui les modalités particulières d'un projet catéchétique diocésain, attentif et bienveillant envers les personnes auxquelles il est destiné.

Une structure d'accueil bienveillant

[Vert] 21. Tandis que nous recherchons ensemble en tant que partenaires en Église un projet mobilisateur de formation à la vie chrétienne, plusieurs communautés paroissiales ont déjà mis en marche un processus à cet effet et ont entrepris des interventions pastorales riches et stimulantes. Il peut arriver toutefois que l'importante demande pour l'initiation sacramentelle des enfants freine notre ardeur à renouveler nos approches parce que nous craignons de ne pouvoir réussir à satisfaire l'attente des parents.

[Vert] 22. Cette situation pastorale exige que notre invitation à entrer dans ce moment privilégié de la «catéchèse d'initiation» soit vraiment liée à l'ensemble d'une vie de communauté où les jeunes familles ont une place. Néanmoins, accueillir toutes les demandes avec bienveillance est d'une grande importance autant pour les personnes qui font la démarche que pour la communauté qui se trouve ainsi interpellée. Pour plusieurs parents, cette démarche est la principale voie d'accès à la communauté, voire la première.

[Jaune] Je souhaite donc qu'une structure d'accueil bienveillant soit développée dans chaque communauté afin qu'un dialogue s'établisse de personne à personne, individuellement ou en groupe, non seulement pour y clarifier les motivations et les questions concrètes sous-jacentes, mais surtout pour y approfondir le désir de se laisser mutuellement rejoindre et transformer par la Parole de Dieu.

C'est bien beau, mais ça veut dire quoi, ça, concrètement?

Le projet catéchétique : son cadre de référence

[Vert] 23. Prenant appui sur les multiples situations spirituelles de nos contemporains et le désir ardent d'offrir une proposition de l'Évangile qui puisse toucher en profondeur les personnes rencontrées, il convient de se donner dans chaque communauté un projet catéchétique qui assure une expérience progressive de découverte et d'approfondissement de la foi et de la vie chrétienne, selon l'inspiration même du modèle catéchuménal dont j'ai parlé précédemment. Le projet catéchétique envisagé s'harmonisera aux trois «moments essentiels» du processus d'évangélisation tel que précisés par l'Assemblée des évêques du Québec (12) . Ces moments concernent «la première annonce», «l'initiation chrétienne» et «l'activité pastorale».Correspondant à chacun de ces moments qui s'entrecroisent de diverses manières, on y retrouvera plus spécifiquement: une catéchèse d'éveil à la foi, une catéchèse d'initiation et une catéchèse permanente.

- Une catéchèse d'éveil à la foi -

[Vert] 24. La catéchèse d'éveil à la foi réfère plus particulièrement au temps de la «première annonce» et prend, entre autres, la forme d'un dialogue simple et fraternel ou

[Jaune] de réflexions partagées sur un événement de la vie.

Les évangélisateurs dans la Bible ne partagent pas «leur vécu». Au contraire, ils proclament d'emblée la vérité.

Considérons la «première annonce» de saint Jean-Baptiste:

«Engeance de vipères, qui vous a suggéré d'échapper à la Colère prochaine? Produisez-donc des fruits dignes du repentir [...] Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu.» [Lc 3:7-9]

Bien sûr, on ne prétend pas que c'est la seule manière de faire une «première annonce» de l'Évangile (surtout pour des pauvres petits enfants)!

Mais par contre, on a tendance au Québec à séparer l'évangélisation de la conversion. On veut bien parler de Jésus et des Sacrements, mais souvent on n'ose pas dire aux gens qu'ils doivent se détourner de leurs péchés, s'ils veulent se tourner vers Dieu.

[Jaune] Ce moment est catéchétique.

Ne devrait-on pas dire «peut être catéchétique»? S'il était catéchétique naturellement, les églises ne seraient pas vides au Québec de nos jours!

[Vert] En effet, les adultes tout comme les jeunes et les enfants rencontrent dans leur vie des événements, des actions, des personnes et bien d'autres réalités qui les saisissent, les étonnent, les émerveillent et les dépassent. Ces situations créent dans le coeur des individus ainsi éveillés une «résonance», une sorte «d'écho» qui, à sa façon, ouvre un espace à la dimension du Mystère et à l'accueil du Tout-Autre, et même éventuellement un espace à la conversion du coeur.

[Vert] 25. Ce moment demande à être accompagné avec beaucoup de respect et de délicatesse. D'où l'importance d'un accueil bienveillant à l'endroit des personnes qui viennent demander un «service religieux» à la communauté, car toute situation nouvelle dans la vie d'un adulte peut enclencher une démarche spirituelle. De même, un soutien fraternel est primordial à l'endroit des familles dont le rôle est ici des plus importants: au rythme de la vie familiale, parents et enfants s'ouvrent au monde de la foi par des expériences et des pratiques imprégnées de valeurs humaines profondes et souvent inspirées par l'attitude de Jésus avec les enfants. D'autre part, l'accueil des jeunes dans les parcours paroissiaux de formation à la vie chrétienne sera aussi marqué par une attention soutenue à l'éveil religieux très souvent stimulé par l'enseignement religieux, les activités du service de l'animation à la vie spirituelle et à l'engagement communautaire, comme par divers projets de solidarité sociale et humanitaire pro-posés par les mouvements de jeunes.

[Rouge] 26. Dans notre situation où un bon nombre de baptisés ont perdu le sens de la foi vivante et ne se reconnaissent plus comme membres actifs de l'Église, une «nouvelle évangélisation» centrée sur la première annonce et une catéchèse de base est alors requise (13).

Bien sûr, d'une certaine manière cet énoncé est tout à fait vrai.

Mais selon moi c'est malhonnête de parler de «bon nombre de baptisés», alors que c'est la grande majorité des baptisés. Il faudrait se sortir la tête du sable, à un moment donné. Les statistiques sont là!

De plus, il est honteux de perpétuer le mensonge selon lequel le Québec est rempli de «croyants non-pratiquants». Embauchez un sociologue sérieux, et faites un sondage scientifique. Selon mon expérience, la plupart de ces gens ne sont pas des «croyants non-pratiquants», mais bien des non-pratiquants qui sont aussi non-catholiques!

Ce fait est important, non pas pour rejeter ces gens, au contraire! C'est pour mieux les accueillir! Si on veut guérir un malade, la première chose que le médecin doit faire est de s'ouvrir les yeux et de constater l'état réel du malade! Si quelqu'un est en arrêt cardiaque, c'est manquer d'amour que de lui offrir une petite Aspirine!

- Une catéchèse d'initiation -

[Vert] 27. La catéchèse d'initiation se déploie à l'intérieur du moment de «l'initiation chrétienne» entendue comme «un itinéraire de foi et de conversion, un premier apprentissage de la vie en communion avec le Christ (14)». Le temps de l'initiation a pour fonction principale de mettre en oeuvre la décision d'entrer dans une démarche de conversion. Ce temps est structuré par un cheminement catéchétique, des rites et des célébrations ainsi que des pratiques de vie chrétienne. C'est au cours de ce processus que sont habituellement célébrés les sacrements du Baptême, de l'Eucharistie, de la Confirmation et de la Réconciliation.

[Vert] 28. La catéchèse d'initiation, on l'aura compris, dépasse largement l'initiation sacramentelle - qui en est une composante par ailleurs - et ne saurait se satisfaire de quelques rencontres additionnelles à la préparation des sacrements. Cette catéchèse d'initiation propose, comme le rappelle l'Assemblée des évêques du Québec, une première appropriation de l'Évangile «centrée sur le noyau de l'expérience chrétienne, sur les certitudes de la foi et sur les valeurs évangéliques les plus fondamentales (15)». Se laissant inspirer par le catéchuménat, cette catéchèse constitue un moyen privilégié de la préparation à la confession de foi et à la participation pleine et entière à la vie ecclésiale. Elle suppose donc, comme n'importe quelle formation, beaucoup d'attention et un temps prolongé.

- Une catéchèse permanente -

[Vert] 29. La catéchèse permanente trouve davantage sa réalisation dans «l'activité pastorale», bien qu'elle ne soit pas forcément à mettre en rapport chronologique avec les deux autres moments. De diverses façons et habituellement au rythme de la vie de la communauté, cette catéchèse a pour rôle essentiel de vivifier la foi de la communauté elle-même comme de chacun de ses membres, de nourrir le sens d'appartenance à l'Assemblée eucharistique et de soutenir la «croissance en humanité à la suite du Christ (16)».

[Vert] 30. Au plan de la mise en oeuvre, on portera un soin nouveau et particulier aux catéchèses entourant la naissance, le mariage, les fêtes anniversaires, et même les décès. De plus, dans l'esprit de la conversion au Christ à renouveler en permanence, des parcours catéchétiques seront proposés au temps de l'Avent et du Carême, en relation étroite avec l'année liturgique. Une redécouverte et un approfondissement du mystère pascal célébré dans l'Eucharistie seront également favorisés, notamment à partir des initiatives de l'année eucharistique que je souhaite nombreuses et évangélisatrices.

[Vert] 31. Par ailleurs, dans la perspective de la mission apostolique d'annoncer l'Évangile à tous, je souhaite qu'une priorité soit accordée à la catéchèse aux adultes afin que de nouveaux disciples soient engendrés et s'engagent au nom de leur foi dans l'Église et dans le monde. Sur ce point,

[Jaune] il est souhaitable que plusieurs paroisses unissent leurs ressources car c'est une tâche exigeante.

La catéchèse est-elle si mystérieuse et compliquée que d'une paroisse à l'autre, elle change radicalement? Ne pourrait-on pas plutôt avoir un projet commun pour tous les diocèses du Québec? Voir entre autres «2e Lettre pastorale du Cardinal Cram Telleuo», N° 7.

Un plan stratégique d'organisation

[Jaune] 32. La mise en oeuvre du projet catéchétique articulé en trois «moments essentiels» tel que définis ci-haut, ne peut se faire sans un travail de planification, d'organisation et d'animation où l'apport de ressources humaines est important. À cet effet, j'ai demandé au Directeur diocésain de la pastorale de constituer une équipe ressource mise au service des paroisses. Son rôle consiste à :

[Jaune] [Jaune] 1) seconder les équipes pastorales dans l'établissement des priorités d'intervention et leur réalisation ;

[Jaune] 2) repérer les divers instruments catéchétiques adaptés aux priorités retenues ;

[Jaune] 3) soutenir une animation reliée à la formation continue des catéchètes ;

[Jaune] 4) favoriser la circulation de l'information et des rencontres entre les diverses communautés du diocèse.

[Jaune] 33. Cette équipe diocésaine travaillera en relation étroite avec des experts de la pratique catéchétique, des spécialistes de la formation, de même qu'avec le personnel d'animation des régions pastorales qui connaît davantage les besoins propres à chaque unité pastorale de son territoire. Je souhaite que ce leadership assumé par le Service diocésain de l'animation pastorale permette à chaque membre des équipes paroissiales ainsi qu'à chaque catéchète de se reconnaître partie prenante et vraiment partenaire dans la mise en oeuvre des orientations diocésaines pour la formation à la vie chrétienne.

Vous excuserez ma formation d'officier d'infanterie, mais ce qui précède ne semble pas être un «plan stratégique d'organisation», mais plutôt un «voeu pieux d'organisation».

Pourquoi? Parce que la catéchèse qu'on donne déjà au diocèse pourrait continuer telle quelle, sans modification aucune, et elle serait quand même tout à fait conforme à ce «plan stratégique».

Or, on sait que quelque chose ne tourne pas rond dans la catéchèse faite au diocèse...

III. Valorisation de l'enseignement religieux scolaire

[Vert] 34. Le rôle propre de l'École québécoise a profondément été mis en question au cours des dernières décennies. Ce contexte, et plus particulièrement celui entourant le projet de loi 118 (17), a conduit le gouvernement à établir une distinction encore plus grande, depuis le 14 juin 2000, entre la contribution de l'École en matière d'éducation religieuse et la part assumée par les Églises. Mais la place de la religion à l'école, et plus spécialement celle de l'enseignement religieux, demeure une question toujours actuelle et préoccupante pour bien des Québécoises et des Québécois, tout comme pour

[Jaune] l'Église catholique de Québec.

Voir notre commentaire au N° 9  ci-haut.

Le fondement de l'enseignement religieux à l'école

[Jaune] 35. De nombreux modèles d'enseignement de la religion à l'école sont apparus au cours de l'histoire. L'enseignement religieux y a été profondément transformé tant dans ses structures que dans ses méthodes et son encadrement. Chaque génération a à réinventer les modalités les meilleures et les plus profitables pour la formation de sa jeunesse écolière. La nôtre n'est pas exemptée de cette responsabilité.

«Réinventer» semble un peu fort. Certaines choses demeurent. De «nombreux modèles sont apparus», oui, mais bon nombre de ces modèles sont mauvais et anti-catholiques, et certains autres modèles étaient bons, sont bons, et seront toujours bons.

[Rouge] 36. Aujourd'hui, l'éducation religieuse à l'école ne répond plus comme autrefois aux objectifs de la mission ecclésiale.

Ah oui? Telle qu'elle se fait en ce moment au Québec? Ou de par sa nature même? Grave ambiguïté.

Il semble que selon Vatican II, on doit tout faire pour avoir des écoles catholiques confessionnelles:

«Aussi ce saint Concile proclame-t-il à nouveau le droit, pour l'Église, de fonder et de diriger librement des écoles de tout ordre et de tout degré, droit déjà déclaré dans d'innombrables documents du magistère [...] Et aux parents catholiques, le Concile rappelle leur devoir de confier leurs enfants, où et lorsqu'ils le peuvent, à des écoles catholiques, leur devoir de soutenir celles-ci selon leurs ressources et de collaborer avec elles pour le bien de leurs enfants.» [Gravissimum Educationis, N° 8]

[Vert] Toutefois, sa contribution à la formation à la vie chrétienne des jeunes, bien que distincte, est néanmoins réelle et complémentaire. D'où mon grand intérêt pour la place et la qualité de l'enseignement religieux scolaire.

[Vert] 37. L'enseignement religieux est un lieu privilégié pour offrir aux élèves des apprentissages signifiants qui peuvent contribuer à renforcer leur culture religieuse et à les rendre citoyens responsables. L'un de ses fondements repose sur le fait que chaque élève est appelé à se développer en tant qu'homme dans toutes les dimensions de sa personne, à la fois pour son bonheur et pour celui de ceux et celles avec qui il est appelé à vivre.

[Rouge] L'enseignement religieux scolaire vise essentiellement à permettre à l'élève de recevoir une éducation ouverte à la transcendance.

Encore ici, une grave ambiguïté. Parle-t-on de l'enseignement religieux catholique tel qu'il devrait être? Alors celui-ci vise essentiellement à nous unir avec Jésus-Christ, pas à nous ouvrir à une vague «transcendance». Parle-t-on de «l'enseignement religieux» à la sauce athée qu'on enseigne dans la plupart de nos écoles? Alors celui-ci vise essentiellement à rabaisser le catholicisme au même rang que toutes les autres religions, et à rabaisser toutes ces religions au rang de superstition irrationnelles bonnes pour les faibles qui sont incapables de se tenir debout.

[Jaune] Il lui permet d'identifier cette dimension fondatrice, d'abord dans les expériences religieuses de sa propre communauté d'appartenance, puis dans celle des autres. Enfin, la relation avec l'histoire et les contenus propres aux communautés croyantes, en particulier le lien privilégié entre l'Église catholique et la culture québécoise, font l'objet d'un tel enseignement.

Voir notre commentaire immédiatement ci-haut.

Un enseignement confessionnel pertinent

[Vert] 38. Un enseignement moral et religieux catholique garde sa pertinence dans un Québec pluraliste. Avec les évêques du Québec, je veux redire notre conviction profonde: «un enseignement religieux catholique fidèle à ses racines et bien inculturé dans une société pluraliste est une richesse dont ne doivent pas se priver l'école et la société québécoise. Durant les premières années de scolarisation surtout, il permet de proposer une vision des choses souhaitée par une très grande majorité de parents (18):

[Rouge] l'éducation consiste à aider le jeune à trouver son identité propre dans une certaine continuité avec le patrimoine de sa famille, tout en l'ouvrant progressivement à une vision plus large. Avec le temps, il pourra soit s'en distancer, soit le faire sien d'une façon plus personnelle. Il aura au moins été mis en contact avec la tradition chrétienne qui a marqué profondément la culture québécoise» (19).

À écouter certains évêques du Québec, la catéchèse serait une sorte de cours d'histoire nous permettant de comprendre comment les gens vivaient «dans le temps». La catéchèse n'est pas une question de «culture québécoise», mais bien une question de vie ou de mort spirituelle!

Bonne Sainte Bénite! Imaginez Jésus disant: «M'enfin, c'est comme ça que ça se passait dans ma famille avec Marie et Joseph, mais si vous voulez vous en distancier, y'a pas de problème!»

Jésus dit: «Je suis la Voie, la Vérité et la Vie», pas «Je suis une Option possible, une Relativité à considérer, un Choix parmi d'autres»!

«C'est seulement si la Foi chrétienne est vraie qu'elle concerne tous les hommes; si elle n'est qu'une variante culturelle de l'expérience religieuse de l'humanité, embarrée dans des symboles qui ne peuvent pas être déchiffrés, alors elle doit demeurer dans sa culture, et laisser les autres dans les leurs.» [Ratzinger, Josef. Truth and Tolerance, San Francisco, Ignatius, 2004, p. 184]

[Vert] À noter que cette façon de voir les choses rejoint d'ailleurs le souhait d'un grand nombre d'immigrants dont la majorité est catholique (20). «Un tel programme, poursuivent les évêques, est ainsi susceptible d'aider les nouveaux arrivants à faire le lien avec leur passé et à

[Rouge] comprendre l'histoire du Québec et la formation de l'identité québécoise.

Décidément, Jésus n'est plus Dieu qui peut nous sauver (si on se détourne de nos péchés), mais bien un professeur d'histoire!

[Vert] De plus, en raison du lien que la tradition chrétienne met entre la foi en Jésus Christ et le service de la personne humaine, le programme d'enseignement religieux que nous souhaitons aidera le jeune à accueillir

[Rouge] les valeurs qui sont au fondement de la démocratie

La dernière fois qu'une démocratie a tenté de se fonder sur des «valeurs», cela a donné l'Allemagne Nazi. Ne l'oublions pas. Voir entre autres «Les bons scouts n'ont pas de valeurs».

[Rouge] et à approfondir son propre cheminement spirituel. Enfin, en ouvrant au monde des autres religions et de l'incroyance, ce programme favorisera le dialogue et le respect mutuel au sein de la société (21)».

Un autre bobard bien populaire de nos jours. Un des «dogmes de foi» les plus virulents de l'athéisme contemporain, c'est que toute personne qui prétend que la vérité existe, est intolérante. Selon ces athées, les seuls gens fiables sont les gens perdus dans le Relativisme éthique et le Scepticisme absolu.

Une vigilance à exercer

[Jaune] 39. La situation réelle de l'éducation religieuse à l'école connaît cependant des inégalités. En effet, il arrive qu'en certains milieux le temps consacré à l'enseignement religieux, et par le fait même à l'enseignement moral, soit moins que minimal, laissant croire à sa disparition éventuelle. Il arrive aussi que le service de l'animation à la vie spirituelle et à l'engagement communautaire (22), en principe ouvert à des activités confessionnelles, en soit dépourvu à cause d'une interprétation abusive en sens contraire. Enfin, les ressources accordées à ce nouveau service complémentaire sont parfois si restreintes que des élèves se voient contraints à une participation limitée voire occasionnelle.

Je ne connais ni la Loi 118, ni son application, je ne peux donc pas me prononcer.

[Jaune] 40. Cet état de fait, vécu même à petite échelle, est déplorable car, progressivement, il met en péril l'esprit de la Loi 118. Mais plus grave encore est l'injustice créée à l'endroit des jeunes et de leurs parents quant aux droits garantis en matière d'éducation morale, religieuse et spirituelle. D'autre part, la valeur et la qualité des pratiques éducatives en ces domaines s'y trouvent aussi grandement compromises. Nous ne pouvons rester insensibles devant de telles réalités, fruits d'une interprétation pour le moins réductive des nouvelles dispositions législatives.

On semble parler comme si la Loi 118 était bonne, et que l'élimination des cours de catéchèse était acceptable.

[Jaune] 41. Une vigilance soutenue est à exercer de la part des parents et des pasteurs auprès du Conseil d'établissement de chaque école afin que les élèves obtiennent ce que leurs parents sont en droit d'attendre pour eux. Même dans les milieux où les décisions semblent être prises à la satisfaction des parents et dans le respect de leurs droits, il demeure essentiel qu'une attention prévenante soit maintenue et qu'une entente cordiale soit cultivée. Les communautés chrétiennes peuvent apporter un appui en ce sens.

On a perdu les écoles confessionnelles, en grande partie à cause de certains évêques québécois. Pourquoi demander maintenant aux parents d'être vigilants? Il faudrait plutôt que les parents demandent des comptes à certains évêques...

Des liens différents à tisser

[Vert] 42. La responsabilité missionnaire de l'Église face à tout l'ordre temporel et aux cultures n'est pas disparue face au milieu scolaire avec

[Rouge] la transformation des liens formels que nous connaissions aux différents paliers de l'organisation.

Ah! «La transformation des liens formels!» Ça «sonne» tellement mieux que «la déchristianisation systématique de nos écoles»!
;-)

[Rouge] Il est clair que la distinction des responsabilités en matière de formation de la jeunesse appelle un nouveau partenariat entre l'Église et l'École.

«Un nouveau partenariat»? On veut nous éliminer de la face de la Terre! Il serait temps de s'en apercevoir!

[Jaune] Bien que des liens juridiques formels soient maintenant moins forts, rien ne saurait justifier de la part des communautés chrétiennes des attitudes de désintéressement face à l'activité éducative et à la vie du milieu scolaire, pas plus qu'elles ne sauraient se faire distantes de la vie sociale en général.

[Jaune] 43. L'Église catholique de Québec reconnaît toujours la contribution de l'école dans le processus d'éveil à la spiritualité et à la foi chez les jeunes. Les visées poursuivies, tant par l'enseignement religieux que par le nouveau service d'animation à la vie spirituelle et à l'engagement communautaire, offrent aux jeunes qui les fréquentent un lieu important pour leur recherche de signification qui, par un contact avec le message du Christ, peut les ouvrir à une démarche de croissance spirituelle et d'humanisation.

Le pauvre Bienheureux François de Laval doit s'en retourner dans sa tombe! Un Cardinal qui salue avec bonheur le fait que les cours de catéchèse catholiques soient remplacés par un «service déchristianisé d'animation à la vie spirituelle et à l'engagement communautaire»!

[Rouge] 44. Dans l'esprit d'un partenariat nouveau, empreint de respect, de reconnaissance et d'estime mutuelle,

On nous a volé nos écoles! Tout le système scolaire au Québec a été construit et payé par l'Église catholique! On nous a volé nos écoles! Où est le respect? Où est la reconnaissance?

[Jaune] je désire qu'un dialogue ouvert et des actions simples de bon voisinage se développent entre les familles, le personnel de l'école et les responsables des communautés paroissiales. Il peut s'agir, entre autres, de rencontres informelles et fraternelles autour d'un repas. Des offres de collaborations peuvent aussi être envisagées avec les enseignants, en particulier lors d'activités requérant le témoignage des chrétiens. De même, le milieu paroissial peut être une ressource pour l'école dans des projets ouvrant les jeunes à l'engagement communautaire.

La prochaine fois que vous vous ferez voler votre porte-feuille, assurez-vous de poser des «actions simples de bon voisinage» avec le voleur, comme un repas fraternel par exemple!

[Jaune] Enfin, un geste tout simple, et à la portée de tous, serait de placer dans notre prière quotidienne tous les enseignants et enseignantes qui ont à ouvrir le livre de la Bible avec leurs élèves afin que cet acte permette, par l'action de l'Esprit, de faire surgir un réel désir de connaître le Christ et une volonté de prendre sa vie en main pour marcher à sa suite.

Incroyable! Imaginez si une loi inique jetait à la porte des hôpitaux tous les chirurgiens. Pensez-vous que les chirurgiens se mettrait à prier pour que les sorciers du village manipulent le bistouri correctement? Non! Ils feraient des pieds et des mains pour revenir dans les hôpitaux!

Depuis quand les athées et les païens sont-ils les gens les plus qualifiés pour parler de Jésus-Christ et de l'Église catholique?

La reconduction de la clause dérogatoire protégeant l'enseignement confessionnel

[Vert] 45. La Loi sur l'instruction publique est munie, comme d'autres lois, d'une clause dérogatoire. Son objectif est de protéger les droits sociaux historiquement acquis des confessions catholique et protestante. De façon pratique, elle a pour effet de soustraire l'enseignement religieux confessionnel aux contestations juridiques pouvant provenir de l'application trop rigide de la Charte des droits et libertés de la personne et de la Loi constitutionnelle de 1982.

[Vert] 46. Cette clause, que l'on nomme aussi «clause nonobstant», n'est cependant pas un délai que l'on accorde à des groupes en attendant la disparition éventuelle d'une pratique existante. Une attitude de «mise en attente», observée chez certains membres et responsables de nos communautés comme chez certains dirigeants scolaires, n'aide pas à construire une vision d'avenir dynamique et

[Rouge] en harmonie avec les valeurs fondamentales qui ont façonné notre société.

Pitié, de temps en temps, arrêtez donc de parler de valeurs et d'histoire, pour parler de vérité! Jésus-Christ est Dieu, pas une «valeur», bonne sainte Bénite! Et même si la culture du Québec n'avait jamais connu le catholicisme, il faudrait quand même évangéliser! C'est très «politiquement incorrect» de le dire de nos jours, mais on doit évangéliser pour sauver les gens de l'Enfer, pas pour «être en harmonie avec notre patrimoine culturel»...

[Jaune] Il revient au gouvernement, au nom de la collectivité, d'exercer sa responsabilité face à la clause dérogatoire et de choisir la manière adéquate de protéger l'identité religieuse fondamentale de notre peuple qui s'ouvre à la diversité religieuse mais qui tient à la continuité de sa propre tradition.

Tant qu'à y être, dites donc: «C'est la responsabilité du gouvernement de défendre le catholicisme, parce que nous les évêques on ne le fait pas!»

[Jaune] 47. J'espère, avec l'Assemblée des évêques du Québec, qu'une claire volonté politique du gouvernement permettra d'améliorer l'application de la Loi 118 et de créer des conditions favorables pour la formation des maîtres, l'amélioration des programmes et du régime pédagogique, afin que l'héritage précieux de la tradition chrétienne reçu de nos devanciers puisse être transmis aux nouvelles générations en recherche du sens de la vie.

Le premier ministre du Québec pourrait rétorquer que le Cardinal Ouellet n'est même pas capable de se faire obéir de ses  propres prêtres (Voir entre autres «Pitié, M. le Cardinal, pourriez-vous nous laisser une paroisse?»). Si le Cardinal n'est pas capable de «faire le ménage» là où il a pleine autorité, pourquoi perdre son temps à dire aux politiciens quoi faire avec le régime pédagogique des écoles non-catholiques?

CONCLUSION

[Vert] Les défis de la formation à la vie chrétienne sont nombreux et complexes à la fois et ils dépassent largement les implications de la Loi 118. Le renouveau catéchétique s'inscrit dans l'actualisation de la mission d'évangélisation donnée à l'Église. Les changements récents en milieu scolaire obligent les principaux intervenants en catéchèse et en enseignement religieux à un effort concerté pour former, d'une part des citoyens responsables et, d'autre part des disciples qui connaissent et suivent Jésus-Christ.

[Jaune] La mise en place d'un catéchuménat vivant, l'effort d'implantation du projet catéchétique diocésain et l'engagement pour un renouvellement de l'enseignement religieux catholique en milieu scolaire appellent tous les artisans de la nouvelle évangélisation à l'espérance!

Oui mais, apparemment, cette Lettre pastorale présente tout sauf un plan d'action crédible pour renouveler la catéchèse au diocèse de Québec.

[Rouge] N'avons-nous pas la présence de l'Esprit parmi nous, qui nous aide à lire les signes des temps et à faire les choix judicieux pour que notre Église porte au monde d'ici et de maintenant le bonheur de l'Évangile?

Manifestement non! L'Église catholique au Québec est moribonde, d'abord et avant tout à cause de la succession de mauvaises décisions prises par certains évêques depuis une trentaine d'années. Voir entre autre la FAQ N° 7.

On peut espérer, oui, mais à condition de changer radicalement notre manière de penser et d'agir. Il nous faut cesser de lutter contre le Saint Père et les enseignements officiels de l'Église catholique. Sinon, nous n'avons aucune raison d'espérer.

[Vert] Le chantier de formation à la vie chrétienne, que je déclare et que je désire largement ouvert par cette Lettre pastorale, ne nous permettra-t-il pas de mieux répondre en vérité à cette question pressante du Seigneur : «Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je?» [Mc 8, 29]. Je confie à Marie, Mère de l'Église et modèle des croyantes et des croyants, notre entreprise diocésaine de formation à la vie chrétienne et tous nos efforts pour y travailler. Qu'elle nous aide à laisser l'Esprit de l'Évangile modeler nos attitudes et nos convictions à l'image du Christ. Je demande humblement au bienheureux François de Laval, premier évêque d'Amérique du Nord, de soutenir notre espérance et notre patiente fidélité dans l'adaptation de son oeuvre apostolique à l'époque et à la société d'aujourd'hui.

Donné à Québec, le 1er novembre 2004 en la fête de la Toussaint,

Marc Cardinal Ouellet
Archevêque de Québec


Mon évaluation de la première lettre pastorale du Cardinal Ouellet

Rien d'hérétique en tant que tel, mais rien de particulièrement utile non plus.

Si on mettait dans une salle un évêque catholique, un pasteur protestant, et un bureaucrate athée du Ministère de l'éducation du Québec, et qu'on leur demandait de trouver un consensus (aussi dilué soit-il), le résultat pourrait être cette lettre.

Quand Jésus a dit: «Ut unum sint» («qu'ils soient un» [Jn 17:11]), il ne voulait pas dire l'unité entre Dieu et Satan, mais bien l'unité entre Dieu, et les hommes qui se convertissent à Dieu!

Pour avoir une idée du genre de Lettres pastorales concernant la catéchèse qu'un courageux évêque catholique pourrait écrire, voir:

1re Lettre pastorale du Cardinal Cram Telleuo

et

2e Lettre pastorale du Cardinal Cram Telleuo

Je pourrais aussi avancer le commentaire suivant. La catéchèse, si elle est bien faite, est bien entendu une très bonne chose. Sauf que la catéchèse, c'est par définition pour les gens qui veulent être catholiques, pas pour les gens qui rejettent l'Église!

De nos jours au Québec, on a surtout des athées qui rejettent Dieu, et des protestants qui s'ignorent. Si on ne fait que de la catéchèse, la majorité des québécois va passer «entre les mailles du filet de Pierre». Pour les athées et les protestants, on a besoin au moins de deux autres «outils» dans la «boîte à outils» de l'évangélisation: l'Apologétique et la Polémique.

Vouloir faire de la catéchèse avec les athées et les protestants, c'est comme vouloir planter des clous avec une scie!


Notes de bas de page

(1) Assemblée des évêques du Québec, Jésus Christ chemin d'humanisation. Orientations pour la formation à la vie chrétienne, Médiaspaul, Montréal, 2004, 109 p.

(2) Id., p. 7.

(3) Lettres pastorales de Mgr Maurice Couture : L'évangélisation au coeur du projet pastoral de l'Église, revue Pastorale-Québec, vol. 111, no 11, 22 septembre 1999, p. 3-13 ; Pour une véritable action catéchétique : l'Église de Québec se mobilise!, revue Pastorale-Québec,vol. 14, no 2, 11 février 2002, p. 15-18. À noter, en septembre 2002, suivait un ensemble de fiches portant sur les conditions de base préalables à la réalisation du projet catéchétique diocésain.

(4) Congrégation pour le clergé, Directoire général pour la catéchèse, Concacan Inc. 1997, no 80.

(5) Directoire général pour la catéchèse, no 67.

(6) Le Catéchisme de l'Église catholique rappelle à plusieurs endroits l'importance de ces fondements pour l'essentiel de la vie de foi dont nous avons à témoigner. Les paragraphes 101 à 141 traitent de la place de l'Église et de «La Sainte Écriture» dans la vie de foi. Quant au mystère du Verbe incarné, il est évoqué à travers l'ensemble de cet ouvrage bien que des éléments d'enseignement plus concentrés à cet égard se retrouvent aux paragraphes 422 à 682. Enfin, les paragraphes 748 à 975 esquissent une importante fresque sur l'Église dans l'histoire du Salut.

(7) Cf. AEQ, Jésus Christ chemin d'humanisation, p. 52.

(8) C'est ici le catéchuménat des personnes de quatorze ans et plus qui est envisagé. Les démarches vers les trois sacrements de l'initiation accomplies par des enfants en âge de scolarité sont aussi appelées à se réaliser selon un mode catéchuménal. D'ailleurs, l'Église a un Rituel du baptême des enfants en âge de scolarité (Paris, Cheval-arçons 1977) qui propose des modalités de réalisation proches de celles du catéchuménat des adultes. De plus, les Églises diocésaines du Québec viennent, en concertation, de se doter d'excellents outils d'accompagnement pour ce type d'initiation : Je marche vers mon baptême, Montréal, CICA/OCQ, 2004.

(9) Cf. Christus Domi nus (décret sur La charge pastorale des évêques) no 14; Sacro-saint concilier (constitution sur La Sainte liturgie), no 64; Ad gentes (décret sur L'activité missionnaire de l'Église), nos 13-14.

(10) Ce rituel a été publié par la Commission francophone pour les traductions et la liturgie (deuxième édition française de l'édition typique du Rituel de l'initiation chrétienne des adultes, confirmée par la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements en 1996), Rituel de l'initiation chrétienne des adultes, Paris, Desclée/Mame, 1997, 245 p.

(11) Rituel nos 47 et 104.

(12) AEQ, Jésus Christ chemin d'humanisation, p. 45-54.

(13) Directoire général pour la catéchèse (1997), no 58c et no 26.

(14) AEQ, Jésus Christ chemin d'humanisation, p.48.

(15). AEQ, Jésus Christ chemin d'humanisation, p.49 et Directoire général pour la catéchèse, no 67.

(16) AEQ, Jésus Christ chemin d'humanisation, p.51.

(17) Ensemble de modifications apportées à la Loi sur l'instruction publique et rassemblées sous le titre : Loi modifiant diverses dispositions législatives dans le secteur de l'éducation concernant la confessionnalité, 14 juin 2000.

(18) Il faut noter qu'en 2003-2004 les parents ont choisi l'enseignement religieux catholique dans une proportion de 80.1 % au primaire et de 61.6 % au premier cycle du secondaire. On se rappellera aussi que lors du dernier recensement 83.2 % de la population du Québec s'est identifiée comme catholique.

(19) Position de l'Assemblée des évêques du Québec sur l'enseignement religieux confessionnel dans les écoles publiques, Raymond Saint-Gelais, président de l'AEQ, 26 octobre 2004, p. 2.

(20) Le Conseil des relations interculturelles signale à ce propos que «62.8 % des personnes nées à l'étranger sont catholiques [...] En fait, l'Église catholique romaine est la confession qui présente, et de loin, la plus grande variété ethno-culturelle.» Voir Conseil des relations interculturelles, Laïcité et diversité québécoise : l'approche québécoise, Avis présenté à la ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, 26 mars 2004.

(21) Position de l'AEQ [...], p. 3.

(22) Ce service, commun à tous les élèves, a remplacé le service de l'animation pastorale (catholique) et celui de l'animation religieuse (protestant).

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